Les membres de l’atelier
L’atelier la Minga est animé par Roberto Andrade, Anne-Laure Bonvalot, Ella Bordai, Claude Bourguignon Rougier, Philippe Colin, Sébastien Lefèvre et Maria Thedim.
Les membres travaillent ensemble ou séparément à la traduction d’auteurs décoloniaux hispanophones ou lusophones. Le travail réalisé se situe dans la continuité de celui qui avait commencé avec Penser l’envers obscur de la modernité.
En France, la traduction des auteurs décoloniaux est un phénomène très récent. Jusqu’en 2014, seuls quelques articles d’Aníbal Quijano et Walter Mignolo, avaient été publiés dans des revues. Le Groupe Décolonial de Traduction avait eu une part importante dans ce travail. Mais aucun livre, aucune anthologie n’avait fait l’objet d’une traduction.
Dans notre propre groupe de traduction, l’une d’entre nous s’engagea, dés 2007, dans une traduction de Desobediencia epistémica pour Walter Mignolo. Des divergences théoriques empêchèrent de poursuivre une collaboration qui dura pendant deux ans, le travail étant repris par Yasmine Jouhari et Mark Maesselneck.
Plus fructueuse, la rencontre avec Ramón Grosfoguel permit la parution de Penser l’envers obscur de la modernité, publié aux Pulim en 2014 par Claude Bourguignon Rougier, Philippe Colin et Ramón Grosfoguel. Il s’agit d’une anthologie de textes de Enrique Dussel, Santiago Castro Gómez, Nelson Maldonado Torres et Ramón Grosfoguel. Cet ouvrage jouit d’une diffusion qui reste encore confidentielle et nous avons conscience du travail qui reste à effectuer pour que la théorie décoloniale ait la reconnaissance qu’elle mérite. C’est pour cela que nous avons décidé de publier régulièrement des traductions dans notre Revue d’Etudes Décoloniales
Nous traduisons individuellement ou collectivement dans le cadre de l’atelier la Minga. Nous essayons d’y appliquer les principes définis par Boaventura de Sousa Santos dans Épistémologies du Sud.
En avril 2018 paraîtra au Seuil une traduction réalisée par Roberto Andrade, Ella Bordai, Anne-Laure Bonvalot, Claude Bourguignon Rougier et Philippe Colin. Il s’agit d’un livre d’Arturo Escobar, Sentipensar con la tierra.
Notre engagement relève d’une démarche militante et bénévole et nous invitons ceux qui voudraient y participer, en traduisant depuis l’italien, l’espagnol ou le portugais, à rejoindre la Minga.
Actuellement, nous travaillons avec des étudiants en traductologie qui traduisent des auteurs féministes latino-américaines. Les articles, qui sont supervisés par l’équipe, seront publiés dans le numéro de juin à paraître.
Une minga, minka ou mink’ en quechua, est une pratique sud-américaine de travail collectif à des fins sociales.