Corpus Africana. Danser et penser l’Afrique

Corpus Africana. Danser et penser l’Afrique

Du 27 octobre  9 de novembre, à Toulouse Danser et penser l’Afrique.

Danse, philosophie, théâtre, performances,  et musique .

 

Tout au long du XXe siècle se sont développés des courants philosophiques africains et afro-américains qui demeurent méconnus en France, bien que des figures liées à la France telles que Césaire ou Fanon comptent parmi leurs références centrales, et que, en Afrique ou dans les Caraïbes, le français soit souvent la langue de la nouvelle Critique. L’expression «philosophie africana » désigne ainsi une tentative d’embrasser la variété des savoirs, spéculations, expressions théoriques et critiques, nées de l’Afrique et de sa diaspora. Née du désastre et de la déshumanisation des corps courbés par la colonisation et la traite, la philosophie africana témoigne d’une force inébranlable et d’un effort pour penser et recréer l’humanité à la limite, au bord du précipice de la zone du
non-être. Elle partage de ce fait avec la danse contemporaine africaine, afro-américaine et caribéenne, une même origine et un même objectif : portant plantée en soi, la mémoire
du viol des corps, elle n’ajoute pas à la fiction aliénante d’un ciel universel des idée séternelle applicables à tout va, mais prend tout son sens à même l’espace-temps de l’environnement immédiat de ses auteurs et des situations instables qui sont les leurs, à seul fin de rétablir une verticalité, d’affirmer la dignité retrouvée des corps. Pensée et danse africana œuvrent ensemble à la résurrection d’une humanité niée  à la réinvention de soi et d’une histoire collective dérobée, à l’ouverture d’un espace spirituel
propre, par la création d’un nouveau corpus à écrire en mots comme en mouvements et en états de corps – pour faire exister une corporéité différenciée qui fasse sens à tous les corps.

Jean- Christophe Goddard

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