Pour une politique de la race
Depuis quelques années, les chercheurs et les mouvements qui s’intéressent au caractère structurel du racisme sont attaqués avec une grande virulence, y compris par des gens chez lesquels on aurait attendu une plus grande ouverture. Passait encore que certains universitaires, dans leurs vertueuses tribunes, dénoncent avec une ignorance crasse le « décolonialisme » ou « l’indigénisme ». Mais que des chercheurs de l’envergure de Gérard Noiriel s’abaissent à comparer l’extrême droite et ces penseurs antiracistes est très affligeant
Beau pays, où la ministre de l’enseignement supérieur brandit un concept d’extrême droite, l’islamo-gauchisme, pour disqualifier et diffamer un groupe de chercheur.e.s
Où l’extrême droite engraisse paisiblement
Où une grande partie de la classe politique est ravie de trouver un bouc émissaire.
Mon but n’est pas d’ajouter un article de plus aux excellentes mises au point qui on été faites ces derniers temps. L’idée, à partir de mon expérience de traductrice du courant décolonial latino- américain, est de revenir sur certaines notions. Pour commencer, dans le prochain billet :
Pourquoi parler de la race ?
Pour une politique de la race est un ouvrage de l’historien comparatiste Jean-Frédéric Schaub, qui enseigne à l’EHESS. Il se termine sur ces considérations :
Refuser de tout réduire à la question raciale, mais ne pas demeurer aveugle à l’effectivité des questions raciales dans la vie sociale et politique telle est la posture qui correspond le plus exactement au modèle interprétation historiographique proposé dans ce livre;
Des propos que nous pouvons appliquer à notre présent.